Détail :
District : Pamplemousses/Forbach
Coordonnées : Longitude 57.6309 / -20.0627
Période : Entre 1818 et 1862
Créé par : ?
Etat : ?
Menace : ?
Présentation :
Après la prise de l’île, les Britanniques montrèrent beaucoup d’indulgence envers les étrangers et les immigrants français, ennemis d’hier, en leur permettant de s’installer à l’île Maurice pour la développer. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon Alfred North-Coombes, il y avait 9000 arpents sous culture de cannes en 1810, en 1830, vingt ans plus tard, on pouvait en compter 51,000. Ceux qui repartaient, fortune faite, laissaient quand même le fruit de leur travail ajouté à la terre, et souvent, des constructions à valeur historique. Le cas de la famille Staub, installée dans le Nord, puis repartie pour France, soixante-dix ans plus tard, en est un exemple typique. Elle laissait à Forbach ce moulin à vent, une cheminée de sucrerie à Schoenfeld et une église à Poudre d’Or.
Ce moulin à cannes dont vous voyez les vestiges, mû par le vent, fut construit en 1818 par Joseph Staub. Il fonctionna activement pendant 34 années et fut la source des moyens de sa famille. Dans son ouvrage sur les Domaines Sucriers, Guy Rouillard, fait voir l’état de la tour après 52 ans. On pouvait encore y distinguer au sommet, face à l’Est, les supports métalliques des quatre ailes et à l’autre bout, le volant stabilisateur. L’énergie de rotation était transmise par engrenage à un axe vertical, qui descendait actionner à la base de la tour la pièce centrale d’un moulin à trois cylindres verticaux. Le jus exprimé des cannes ou frangourin, était conduit à une cuiterie annexe, maintenant disparue, semblable à celle que nous visitâmes à Pamplemousses. Ce bâtiment, souvent couvert de chaume, contenait un jeu de cuves où le jus se transvasait en série. Ces cuves avaient des noms pittoresques selon leur fonction : “La Grande”, puis “La Propre” était suivies par “Le Flambeau”, “Le Sirop” et enfin “La Cuite”. Agité à l’aide de grands écumoirs et réchauffé en brûlant la fibre de canne écrasée, le liquide finissait par atteindre une viscosité propice à la cristallisation. Versé alors dans des moules coniques et percés, le magma s’égouttait en se tassant. Renversé sur des tables au soleil, il finissait par sécher et le sucre grossier et brun résultant, était enfin ficelé dans des sacs de vacoas. Je vous ai apporté le dessin d’un moulin à vent des Antilles en plein travail à la même époque.
La cheminée et les bâtiments que vous pouvez voir à côté, sont les vestiges d’une sucrerie à vapeur, construite par les acquéreurs de Forbach en 1842 : MM. Aubin, Bourgaultdu Coudray et Dérouléde. Vous pourrez aussi examiner tout à l’heure les photos des deux autres moulins à vent susbsistant dans la région : Petit Paquet et Rocheterre.
Le plaisir que j’eus jadis à voir tourner les moulins de Don Quichotte sur les collines d’Andalousie m’a révélé l’enrichissement qu’apporterait à notre patrimoine la restauration de ces ancêtres de l’industrie sucrière. Après leur succès de la Tour Martello à Rivière Noire ce serait un beau projet à suggérer aux Friends ofthe Environment.
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